{"id":11583,"global_id":"rattmaq.org?id=11583","global_id_lineage":["rattmaq.org?id=11583"],"author":"3","status":"publish","date":"2023-10-27 12:05:37","date_utc":"2023-10-27 16:05:37","modified":"2024-04-25 14:49:11","modified_utc":"2024-04-25 18:49:11","url":"https:\/\/rattmaq.org\/activite\/cultiver-ensemble-le-travail-decent\/","rest_url":"https:\/\/rattmaq.org\/wp-json\/tribe\/events\/v1\/events\/11583","title":"Cultiver ensemble le travail d\u00e9cent","description":"
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L\u2019\u00e9v\u00e9nement a \u00e9t\u00e9 anim\u00e9 de main de ma\u00eetre par Maguy Metellus, une militante f\u00e9ministe et animatrice reconnue pour son \u00e9loquence, son charisme et sa capacit\u00e9 \u00e0 s'exprimer. Elle est passionn\u00e9e de po\u00e9sie et de verbe. Elle a anim\u00e9 plusieurs manifestations organis\u00e9es \u00e0 Montr\u00e9al notamment pour le d\u00e9veloppement, la lutte \u00e0 la discrimination et pour la paix. Animatrice tr\u00e8s recherch\u00e9e et multilingue, elle g\u00e8re aussi, b\u00e9n\u00e9volement, une chronique culturelle hebdomadaire d\u2019informations sur la toile web. Cette chronique permet aux diff\u00e9rentes communaut\u00e9s de se tenir au courant des activit\u00e9s et manifestations de tous genres.<\/p>\n
Issue d\u2019Ha\u00efti, elle se fait le devoir de partager celles l\u00e9gu\u00e9es par ses parents enseignants et son h\u00e9ritage culturel \u00e0 travers ses multiples activit\u00e9s et notamment \u00e0 la radio. Diseuse et lectrice, Maguy Metellus est membre du collectif Les Dimanches litt\u00e9raires de Montr\u00e9al, avec lequel elle a particip\u00e9 \u00e0 de nombreux spectacles pour la diffusion de la culture ha\u00eftienne sous toutes ses formes : litt\u00e9rature, chanson, danse, musique, peinture, etc. Elle a d\u2019ailleurs conclu la conf\u00e9rence avec la lecture d\u2019un magnifique po\u00e8me.<\/p>\n
D\u2019entr\u00e9e de jeu, elle nous invite \u00e0 reconnaitre que les terres o\u00f9 nous menons notre conf\u00e9rence font partie de territoires de diverses nations autochtones d\u00e9poss\u00e9d\u00e9es. Tio\u2019tia : Ke, Montr\u00e9al est un lieu de rassemblement des peuples de nations diverses depuis des temps imm\u00e9moriaux. Nous reconnaissons la nation Kanien\u2019Keha : ka comme gardienne des terres et des eaux sur lesquelles nous nous trouvons.<\/p>\n<\/div><\/div><\/div>\r\n <\/div>
Le pr\u00e9sident Daniel Pellerin a pr\u00e9sent\u00e9 la mission du RATTMAQ depuis sa fondation et M\u00e9lanie Gauvin, nouvelle directrice g\u00e9n\u00e9rale, compl\u00e8te et en profite pour souligner le travail de Michel Pilon, ancien directeur g\u00e9n\u00e9ral du RATTMAQ, qui prendra sa retraite en mars 2024. Une contribution des plus appr\u00e9ci\u00e9e de Michel Pilon salu\u00e9e par toutes les personnes pr\u00e9sentes.<\/p>\n<\/div><\/div><\/div>\r\n <\/div>
La ministre a d\u2019entr\u00e9e de jeu soulign\u00e9 l\u2019importance du travail du RATTMAQ et a remerci\u00e9 son travail qui est essentiel. Elle a rappel\u00e9 les mesures mises en place par son minist\u00e8re, dont l\u2019escouade en mati\u00e8re de pr\u00e9vention et une r\u00e9vision des politiques \u00e0 venir en regard des observations du Rapporteur sp\u00e9cial des Nations Unies.<\/p>\n<\/div>
\u00ab Ancrer la lutte contre les formes contemporaines d'esclavages dans les droits de l'homme, les programmes de travailleurs \u00e9trangers temporaires au Canada \u00bb. Pr\u00e9sent virtuellement, monsieur Tomoya Obokata \u00e9tait invit\u00e9 \u00e0 pr\u00e9senter ses observations et constats suite \u00e0 sa r\u00e9cente mission d\u2019enqu\u00eate au Canada (Ottawa, Toronto, Vancouver, Moncton et Montr\u00e9al). Le rapporteur sp\u00e9cial a partag\u00e9 ses s\u00e9rieuses inqui\u00e9tudes en ce qui concerne les volets agricoles et bas salaires des programmes de travail migrant temporaire canadiens, o\u00f9 les travailleurs font selon lui face \u00e0 de tr\u00e8s hauts risques d\u2019exploitation qui peuvent r\u00e9sulter en du travail forc\u00e9 dans plusieurs secteurs d\u2019emploi. Il a critiqu\u00e9 la nature ferm\u00e9e du programme comme un facteur facilitant grandement l\u2019exploitation des travailleurs migrants et freinant leurs recours et leur acc\u00e8s \u00e0 la justice par peur de la d\u00e9portation et du bris du lien d\u2019emploi. Monsieur Obakata a de plus remis en question l\u2019efficacit\u00e9 du permis de travail ouvert pour travailleurs vuln\u00e9rables et a recommand\u00e9 de modifier la nature ferm\u00e9e des programmes pour permettre aux travailleurs de changer d\u2019employeur librement.<\/p>\n
Finalement, monsieur Obokata a mentionn\u00e9 qu\u2019il jugeait discriminatoire comment l\u2019acc\u00e8s \u00e0 la r\u00e9sidence permanente \u00e9tait refus\u00e9 aux travailleurs migrants des secteurs agricoles et \u00e0 bas salaires alors qu\u2019ils apportent une contribution essentielle \u00e0 l\u2019\u00e9conomie canadienne. Il a ainsi recommand\u00e9 que des voies d\u2019acc\u00e8s \u00e0 la r\u00e9sidence permanente soient ouvertes pour tous les travailleurs migrants. En conclusion, le rapporteur sp\u00e9cial a tenu \u00e0 reconnaitre le r\u00f4le vital des organisations de la soci\u00e9t\u00e9 civile et des syndicats canadiens dans la pr\u00e9vention des formes contemporaines d\u2019esclavages et la d\u00e9fense des droits des travailleurs.<\/p>\n
Les pistes sugg\u00e9r\u00e9es \u00e0 la conf\u00e9rence :
\n\u00b7 Modifier la nature ferm\u00e9e du programme et des permis de travail.
\n\u00b7 Donner des voies d\u2019acc\u00e8s \u00e0 la r\u00e9sidence permanente pour tous les travailleurs migrants.
\n\u00b7 Faciliter les recours et l\u2019acc\u00e8s \u00e0 la justice notamment en r\u00e9duisant le fardeau de preuve et en s\u2019attaquant \u00e0 la barri\u00e8re de la langue.
\n\u00b7 Renforcer la nature coercitive et ponctuelle des inspections sur le terrain.
\n\u00b7 Renforcer la diligence raisonnable des employeurs que les mesures punitives soient suffisantes en cas de non-conformit\u00e9.
\n\u00b7 Am\u00e9liorer les processus sur toute la chaine d\u2019approvisionnement du secteur et la transparence pour une meilleure image des entreprises.
\n\u00b7 Am\u00e9liorer le dialogue avec la soci\u00e9t\u00e9 civile et impliquer les syndicats.<\/p>\n<\/div>
Hans Marotte a remplac\u00e9 au pied lev\u00e9 Magalie Picard, pr\u00e9sidente de la FTQ. S\u2019appuyant sur la d\u00e9claration r\u00e9cente dans les m\u00e9dias du directeur du Syndicat des M\u00e9tallos, Dominique Lemieux de la FTQ, Hans a soulign\u00e9 l\u2019importance des organismes comme le RATTMAQ : \u00ab Vous \u00eates comme le canari dans la mine \u00bb, attentif \u00e0 d\u00e9celer et pr\u00e9venir des situations d\u2019abus et de travail forc\u00e9. La FTQ a r\u00e9cemment fait plusieurs rencontres sur la probl\u00e9matique des travailleuses et des travailleurs \u00e9trangers temporaires avec Justin Trudeau. La FTQ a aussi travaill\u00e9 avec les partenaires du march\u00e9 du travail \u00e0 la demande de la ministre pour aborder des changements face \u00e0 des situations probl\u00e9matiques qui posent aussi un probl\u00e8me de comp\u00e9tition d\u00e9loyale aux employeurs. Du point de vue de la FTQ, personne ne doit \u00eatre laiss\u00e9 de c\u00f4t\u00e9, ce qui engage le mouvement syndical \u00e0 soutenir tous les travailleurs et travailleuses. Il nous assure de la bonne collaboration de sa centrale.<\/p>\n<\/div>
Kalia Leli\u00e8vre, de la CSN, pr\u00e9sente la position de sa centrale sur les programmes des travailleuses et des travailleurs \u00e9trangers temporaires dont la situation est jug\u00e9e tr\u00e8s inqui\u00e9tante. Elle salue le travail qui est entrepris de mani\u00e8re intersyndicale \u00e0 ce sujet. Elle rel\u00e8ve plusieurs d\u00e9fis notamment au niveau de la francisation et de la pr\u00e9vention des accidents ou maladies professionnelles dans un contexte d\u2019isolement de ces personnes qui ont peu acc\u00e8s aux services et aux droits, comme s\u2019il s\u2019agissait d\u2019humains jetables apr\u00e8s usage. Les programmes constituent deux classes de travailleuses ou de travailleurs et de ce fait, r\u00e9duit le rapport de force des uns et des autres envers les employeurs. Katia a rappel\u00e9 que selon la CSN, il faut en finir avec les permis ferm\u00e9s et r\u00e9gulariser la situation de pr\u00e8s 72 100 personnes aux Qu\u00e9bec, tout en facilitant les r\u00e9unifications familiales et finalement sortir de la logique marchande \u00e0 l\u2019\u00e9gard de cette main-d\u2019\u0153uvre vuln\u00e9rable. Pour Katia Leli\u00e8vre, ce sont des d\u00e9nonciations faites depuis longtemps par la CSN, mais il faut maintenant passer de la parole aux actes, \u00ab agir au-del\u00e0 des discours \u00bb!<\/p>\n<\/div>
Anouk Collet des TUAC remercie le Rapporteur des Nations Unies pour sa contribution \u00e0 cette importante discussion. Les TUAC repr\u00e9sentent \u00e0 l\u2019\u00e9chelle canadienne pr\u00e8s de 250 000 personnes dont plusieurs personnes dans le secteur agroalimentaires et plusieurs travailleuses et travailleurs \u00e9trangers dans les serres, la transformation alimentaire et l\u2019h\u00f4tellerie. Les TUAC s\u2019impliquent depuis plus de 30 ans aupr\u00e8s d\u2019elles et eux. Elle rappelle la mise sur pied du Centre d\u2019appui pour les travailleurs agricoles migrants (CATA) de Saint-R\u00e9mi en 2004 avec l\u2019implication remarquable de feu Patricia Perez. Les TUAC ont contest\u00e9 \u00e0 deux reprises devant la Cour supr\u00eame du Canada des dispositions l\u00e9gislatives qui emp\u00eachaient la syndicalisation des travailleurs agricoles. Afin de renverser la tendance, il faut selon elle abolir les permis de travail ferm\u00e9s, am\u00e9liorer l\u2019acc\u00e8s \u00e0 la r\u00e9sidence permanente, favoriser la formation de ces travailleuses et travailleurs, reconnaitre le droit \u00e0 la citoyennet\u00e9 et r\u00e9tablir leur droit fondamental \u00e0 la syndicalisation.<\/p>\n
Anouk Collet a aussi abord\u00e9 le projet de solidarit\u00e9 internationale initi\u00e9 en 2022 pour la formation des travailleuses et travailleurs mexicains originaires de la r\u00e9gion de Tocula au Mexique. En d\u00e9cembre 2023, gr\u00e2ce \u00e0 l\u2019intervention du gouvernement mexicain, les TUAC ont particip\u00e9 pour la premi\u00e8re fois \u00e0 la rencontre d\u2019\u00e9valuation annuelle du programme des T\u00c9T. Par le pass\u00e9 seul des repr\u00e9sentants des employeurs et des gouvernements mexicain et canadien assistaient \u00e0 cette rencontre sans que des repr\u00e9sentants des travailleurs soient invit\u00e9s.<\/p>\n<\/div>
Dans une perspective de solidarit\u00e9 internationale, ce panel d\u2019invit\u00e9s internationaux cherche \u00e0 mettre en r\u00e9sonance les transformations du monde du travail au Canada caus\u00e9es par l\u2019expansion du travail migrant temporaire avec les r\u00e9alit\u00e9s v\u00e9cues par les travailleurs et travailleuses des pays d\u2019origine d\u2019o\u00f9 viennent ces personnes, en particulier le Mexique et le Guatemala. Les invit\u00e9s de ce panel luttent pour un travail d\u00e9cent dans les pays d\u2019origine alors que des in\u00e9galit\u00e9s \u00e9conomiques mondiales poussent ces travailleurs \u00e0 se d\u00e9localiser. La d\u00e9l\u00e9gation a \u00e9t\u00e9 accompagn\u00e9e pendant le s\u00e9jour \u00e0 Montr\u00e9al par Laura Ramirez qui connait bien la situation difficile dans ces pays. Elle a \u0153uvr\u00e9 de nombreuses ann\u00e9es en d\u00e9veloppement international dans plusieurs r\u00e9gions des Am\u00e9riques.<\/p>\n<\/div><\/div><\/div>\r\n <\/div>
La mission du Comit\u00e9 frontalier des travailleurs.euses est d\u2019am\u00e9liorer les conditions de travail et de vie des travailleurs et travailleuses des maquilladoras dans le nord du Mexique. En compagnie d\u2019autres organisations, le comit\u00e9 lutte aussi pour une authentique repr\u00e9sentation syndicale des travailleurs et travailleuses de ce secteur. Andrea rappelle \u00e0 quel point l\u2019insuffisance du salaire minimum, le manque d\u2019emplois en particulier dans les r\u00e9gions rurales, les trajets importants pour se rendre travailler, la qualit\u00e9 de vie m\u00e9diocre et le harc\u00e8lement sexuel au travail normalis\u00e9 sont des facteurs qui poussent notamment les travailleurs et travailleuses \u00e0 entreprendre des migrations temporaires vers le Canada. Andrea mentionne que selon ses observations, les personnes proches des administrations municipales et qui ont d\u00e9j\u00e0 une condition de vie \u00ab moyenne \u00bb ont plus tendance \u00e0 avoir connaissance et acc\u00e8s aux programmes de migrations temporaires. Finalement, Andrea souligne les succ\u00e8s de certains groupes de travailleuses de maquiladoras, qui ont notamment r\u00e9ussi \u00e0 faire des gains sur la r\u00e9partition des profits et la repr\u00e9sentativit\u00e9 d\u00e9mocratique de leurs membres. En conclusion, Andrea souligne l\u2019engagement du CFO pour am\u00e9liorer les conditions de travail au Mexique et que pour les personnes qui d\u00e9sirent migrer leur fasse librement et non pas par d\u00e9fauts d\u2019autres options.<\/p>\n<\/div>
Dans un contexte d\u2019in\u00e9galit\u00e9s \u00e9conomiques croissantes au Mexique et alors que plus de 60 % des travailleurs appartiennent au secteur informel, le FAT lutte pour donner une r\u00e9elle repr\u00e9sentation d\u00e9mocratique authentique et libre aux travailleurs et travailleuses mexicains. Face \u00e0 la sup\u00e9riorit\u00e9 des syndicats corporatifs qui sont en r\u00e9alit\u00e9 du c\u00f4t\u00e9 des employeurs, le FAT cherche ainsi \u00e0 permettre une v\u00e9ritable d\u00e9fense de droits, une meilleure qualit\u00e9 de vie et un salaire d\u00e9cent aux travailleurs et travailleuses. Rosalba identifie trois types de migrations qui affectent le Mexique et qui sont source de diff\u00e9rentes vuln\u00e9rabilit\u00e9s : les migrations de passage vers les \u00c9tats-Unis, les migrations du travail interne entre les r\u00e9gions du Mexique et les migrations temporaires vers des pays comme le Canada. Les personnes qui migrent dans le cadre des programmes temporaires cherchent \u00e0 am\u00e9liorer leur condition de vie et celle de leur famille notamment \u00e0 cause des faibles salaires et du manque d\u2019opportunit\u00e9s correspondant \u00e0 leurs formations au Mexique. Ils sont alors pris \u00e0 migrer dans des situations vuln\u00e9rables relativement au permis de travail ferm\u00e9 et dans un contexte culturel et climatique parfois difficile pour eux. Rosalba a de plus soulign\u00e9 l\u2019importance de la solidarit\u00e9 internationale pour am\u00e9liorer les conditions de travail des Mexicains et Mexicaines. Elle a conclu en mentionnant que le souhait de ces travailleurs serait d\u2019avoir les opportunit\u00e9s de travail disponibles au Mexique pour qu\u2019il n\u2019y ait pas de n\u00e9cessit\u00e9 de migrer vers le Canada et que si cette migration a lieu, elle se fasse dans des conditions et perspectives plus favorables.<\/p>\n<\/div>
Leocadio repr\u00e9sente le CCDA, une organisation paysanne qui d\u00e9fend les travailleurs autochtones guat\u00e9malt\u00e8ques. Il a d\u2019abord expliqu\u00e9 comment la situation est extr\u00eamement difficile dans le monde du travail au Guatemala. Plus de 850 000 enfants sont oblig\u00e9s de travailler dont 43 % d'entre eux n\u2019ont aucune \u00e9ducation. Le salaire minimum officiel est extr\u00eamement bas (environ 100 quetzales par jour, soit 17-18 $ canadiens) quoiqu\u2019ill\u00e9gal, beaucoup de travailleurs gagnent un salaire diff\u00e9rentiel encore plus bas, vivant ainsi dans la plus grande pauvret\u00e9. Par exemple, les travailleurs agricoles dans les exploitations banani\u00e8res sont victimes d\u2019une exploitation brutale et travaillent parfois jusqu\u2019\u00e0 17 heures par jour avec des conditions de travail d\u00e9plorables et aucune protection contre les pesticides. L\u2019histoire du pays est marqu\u00e9e par la d\u00e9possession et la soumission des paysans \u00e0 des pratiques d\u2019esclavages et d\u2019exploitation qui perdurent, avec l\u2019\u00c9tat complice qui garantit cette main-d\u2019\u0153uvre vuln\u00e9rable aux entreprises. Leocadio d\u00e9nonce la complicit\u00e9 de l\u2019\u00c9tat avec les violations des droits du travail et des droits humains faites par les entreprises, notamment, par la non-application du Code du travail guat\u00e9malt\u00e8que. Leocadio a de plus insist\u00e9 sur la situation particuli\u00e8rement pr\u00e9caire des militants syndicaux au Guatemala, o\u00f9 la libert\u00e9 syndicale n\u2019est pas respect\u00e9e, la r\u00e9pression est tr\u00e8s importante et les assassinats de militants sont fr\u00e9quents. Lui m\u00eame, en 2010, a d\u00fb s\u2019exiler pendant quelques mois au Canada, ayant craint pour sa vie apr\u00e8s avoir d\u00e9nonc\u00e9 fortement la complicit\u00e9 de l\u2019\u00c9tat avec les int\u00e9r\u00eats et l\u2019impunit\u00e9 des entreprises. Dans ce contexte extr\u00eamement compliqu\u00e9, le CCDA lutte pour former, informer et redonner du pouvoir aux travailleurs autochtones notamment par la d\u00e9nonciation d\u2019abus ou de la corruption. Il a aussi mentionn\u00e9 l\u2019importance d\u2019exiger que les \u00c9tats garantissent partout le respect des droits des travailleurs migrants guat\u00e9malt\u00e8ques qui soutiennent compl\u00e8tement l\u2019\u00e9conomie du pays, dans le contexte o\u00f9 le budget de l\u2019\u00c9tat guat\u00e9malt\u00e8que correspondrait au montant total d\u2019argent transf\u00e9r\u00e9 au pays par ces travailleurs. Finalement, Leocadio estime important de renforcer les alliances internationales et d\u2019am\u00e9liorer la coordination des groupes pour se donner une voix permettant de d\u00e9noncer conjointement les violations des droits humains et du travail dans les pays d\u2019origine ainsi que les pays de destinations.<\/p>\n<\/div>
Andr\u00e9a a pr\u00e9sent\u00e9 le travail de V\u00e9rit\u00e9, OBNL d\u00e9di\u00e9 \u00e0 la pr\u00e9vention des risques, \u00e0 l\u2019\u00e9limination du travail forc\u00e9 ou du travail des enfants dans les chaines d\u2019approvisionnement au niveau mondial. Elle a une longue exp\u00e9rience du secteur agricole et connait bien la situation qu\u00e9b\u00e9coise, ayant notamment travaill\u00e9 avec les TUAC. Notamment, Andrea a abord\u00e9 la r\u00e9forme en cours des lois f\u00e9d\u00e9rales du travail au Mexique dans ce secteur. L\u2019organisme V\u00e9rit\u00e9 sugg\u00e8re des analyses au niveau des chaines d\u2019approvisionnement ou de recrutement pour mieux int\u00e9grer les droits de la personne au niveau des grandes entreprises et de leurs interm\u00e9diaires, incluant pour les migrations int\u00e9rieures. Elle nous mentionne que les programmes en place ne sont ni neutres ni transparents et qu'il est difficile de colliger des informations \u00e0 leurs sujets, comme les donn\u00e9es sur les entreprises ayant embauch\u00e9 des travailleurs demandant un permis ouvert pour travailleurs vuln\u00e9rables. Elle a abondamment insist\u00e9 sur l\u2019importance des syndicats pour changer les choses. Elle a rappel\u00e9 que V\u00e9rit\u00e9 s\u2019appuie sur les lignes directrices de l\u2019Organisation internationale du travail (OIT) pour les normes internationales du travail comme le pr\u00e9voit d\u2019ailleurs l\u2019entente commerciale Mexique-Canada-\u00c9tats Unis (ACEUM).<\/p>\n<\/div>